Conseil municipal 24 février 2022

Ce conseil devait être marqué par les Orientations Budgétaires, mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine en a décidé autrement. Ainsi, les échanges auront été marqués par l’unanimité des membres du Conseil sur les mesures de solidarité à prendre… et par les discordances – démocratiques et légitimes – sur les perspectives budgétaires.

Ukraine

À l’annonce matinale de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, Caroline Reys a écrit au Maire pour lui demander de pouvoir discuter publiquement au sujet des mesures de solidarité qui pouvaient être prises à l’échelle municipale. Tout en précisant que ces aspects seraient étudiés en fin de Conseil, Marcel Bauer a invité le Conseil à une minute de silence avant le début des débats.

À l’issue de l’ordre du jour, les trois groupes politiques ont pu prendre la parole librement et longuement, afin de manifester non seulement l’indignation qui est la nôtre face à cette intrusion contraire aux règles internationales, mais aussi notre souhait de voir Sélestat prendre une part active dans la solidarité envers la population. Suite à ces échanges, les premières décision de la Ville ont été communiquées très rapidement.


Débat d’Orientations Budgétaires

Caroline REYS a voulu remettre en question l’« ambition sociale » de la Ville : en effet, même si la subvention au CCAS augmente, c’est à mettre en lien avec le déficit croissant de la Résidence fleurie (déficit de clôture 2020 : – 96 351 € !!!, comme l’a constaté Sylvia Humbrecht qui siège au CA du CCAS) => Cette dotation au CCAS est un leurre. Pour nous, il faut mettre davantage de moyens humains dans l’action sociale, et pas seulement dans les effectifs de police.

Bertrand GAUDIN est intervenu sur l’absence notoire de politique globale en matière de transition écologique. Présente l’année dernière — au moins en intentions et sur le papier — la transition écologique a tout simplement disparu de la politique de la ville : 

  • aucune prise en compte des enjeux de la biodiversité ;
  • Pas d’investissement en matière de mobilité ;
  • Un programme de rénovation énergétique des bâtiments publics qui ne va pas au-delà de 2024. 

Enfin, Caroline REYS fait part de sa perplexité quant aux prévisions de dépenses de gaz et d’électricité. En effet, d’après les données communiquées par les services du Conseil Régional Grand Est, le tarif de base de l’électricité sur le marché de gros en France a augmenté de 711 % !! (Ce tarif a été multiplié par 5,9 en 6 mois) ; idem pour le tarif du gaz (voir schéma). Et ces chiffres ne tiennent pas compte de la guerre en Ukraine ! Mais à la Ville de Sélestat, on table sur une augmentation de … 1,5 % !

Ces chiffres montrent notre dépendance aux énergies fossiles (gaz) ; les ressources s’épuisent et leur importation accroît notre dépendance aux fournisseurs étrangers. Pour compenser les hausses à venir, que ce soit à l’échelle nationale, ou à l’échelle locale, nous prônons la réduction des consommations, partout où c’est possible. Commençons par la réduction de l’éclairage public. Beaucoup de nos concitoyens y sont favorables. La poursuite de la rénovation thermique des bâtiments publics devrait aussi y contribuer, et on invite la municipalité à aller au-delà de l’opération qui s’achève prochainement.

Nous avons terminé ce débat d’orientations Budgétaires en posant les questions suivantes :

  1. Détail des cessions (1,150 M€)
  2. Mise en place de séances de concertations sur le fonctionnement du CCAS, sur l’évolution de la Ville, les mobilités, les réductions de consommation énergétique
  3. Adhésion à la Charte Régionale de la Commande Publique
  4. Devenir du projet Saint- Charles ?
  5. Nous remarquerons également des projets absents de ce rapport, comme l’aménagement de la friche Celluloïd, dont on n’évoque que la partie « parking » (encore !…) annoncé pour 2025 (175 000 €). 

Les réponses qui nous ont été apportées :

  1. La Ville va vendre un terrain à la gare de Sélestat
  2. Un groupe sera constitué pour évoquer les mobilités (promesse faite régulièrement depuis 6 ans au moins…)
  3. Pas de réponse au sujet de la Charte Régionale des achats socialement et écologiquement responsables…
  4. Pas de réponse claire au sujet du devenir du Foyer Saint-Charles…
  5. Pas de nouvelle concernant la Friche Celluloïd.

Présentation des modifications du projet du futur complexe sportif , dit « Projet Charlemagne »

C’est le 1er adjoint qui a présenté ces modifications (à la baisse), rappelant qu’il trouvait le projet « surdimensionnée » et qu’il avait lui-même des doutes sur l’enveloppe financière conçue par Jean-Pierre HAAS, alors adjoint aux finances… Nous rappelons ici que nous avons toujours dit ça et que nous n’avons jamais approuvé ce projet à cause précisément de ses dimensions impropres à répondre aux besoins. C’est ce que Caroline Reys a expliqué en ces termes :

 « On traite souvent les écologistes d’utopistes, mais sur ce projet, force est de constater que nous avons toujours fait preuve de pragmatisme en critiquant la démesure de ce projet. Aujourd’hui, des aides vous sont refusées, et vous voulez nous faire faire porter la responsabilité de ces échecs. Regardez les choses en face : votre majorité siège au bureau de la ComCom ; votre majorité siège au bureau du Conseil Régional… Si ces deux instances se retirent totalement ou partiellement du projet, c’est le projet qu’il faut remettre en question, et non l’influence des groupes minoritaires. « 

Comme le Maire de Sélestat s’entête à faire porter la responsabilité de cet échec par les groupes minoritaires (cf sa Tribune dans le Sélestadien #80), nous avons précisé les choses dans le Communiqué de Presse suivant :

« Projet du complexe sportif Charlemagne : voyons plus loin !« 

Suite à la défaite de Marcel BAUER à la Présidence de la Communauté de Communes en 2020, les relations entre la ville de Sélestat et l’intercommunalité se sont dégradées. Durant plus d’un an, le Maire de Sélestat fut absent aux réunions du Bureau et du Conseil de la Communauté de Communes de Sélestat (CCS). Comment se présenter aujourd’hui en défenseur des intérêts de Sélestat et de ses habitants après avoir boudé si longtemps les instances de la CCS ? L’annonce, faite en novembre dernier par le Président de la Communauté de Communes, de renoncer à l’apport d’une aide de 2,2 millions d’euros au projet Charlemagne est une conséquence saillante de ce lien altéré entre les deux collectivités.

Depuis cette annonce, le Maire de Sélestat, pourtant aux responsabilités, refuse d’assumer la part qui lui incombe et préfère pointer du doigt l’équipe dirigeante de la CCS. Dans sa dernière tribune du bulletin municipal Le Sélestadien, il déporte même cette responsabilité sur les 9 élu·e·s qui n’appartiennent pas à sa majorité. En la lisant, on pourrait croire que l’attitude des groupes minoritaires compromet le projet de complexe sportif, c’est prêter beaucoup de pouvoir à l’opposition!

Comme le Maire, nous pensons que la création d’un complexe sportif à Sélestat est un projet structurant pour le territoire de la Communauté de Communes. En effet le diagnostic territorial de la CCS pointait déjà en 2014 le besoin de nouveaux équipements sportifs. C’est la raison pour laquelle nous demandons, depuis l’annonce du projet il y a 3 ans, que les acteurs concernés, dont la CCS, soient associés à toutes les étapes du projet. Nous n’avons pas été entendus puisqu’il a fallu attendre le 28 février 2022 pour que le projet Charlemagne soit enfin présenté aux membres du Bureau de la CCS.

Ce manque de concertation en amont n’est pas une première. Pour le projet gare, dont l’impact structurant pour l’Alsace centrale n’est plus à démontrer, Caroline REYS a demandé dès 2014 la mise en œuvre d’un Comité Consultatif qui n’a jamais vu le jour.

Nous lançons aujourd’hui un appel au Maire de Sélestat et au Président de la Communauté de Communes pour qu’ils renouent un dialogue régulier, apaisé et constructif. Cela pour le bien de la Communauté de Communes de Sélestat et de sa ville-centre. Il faut voir plus loin que le projet Charlemagne, sans cela bien d’autres projets, qui nécessitent une collaboration étroite des 2 instances, pourraient être mis à mal.

Caroline REYS, Bertrand GAUDIN et Sylvia HUMBRECHT pour le groupe « Sélestat, Terre Humaniste »

 

Author: AdmiReys

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