Septembre 22 : crises de rentrée…

À la ville de Sélestat comme à la communauté de communes, les conséquences du conflit ukrainien ont un impact sur les budgets et conduisent les responsables à prendre des mesures de sobriété énergétique.
Dans ce contexte compliqué, on devrait se serrer les coudes et non pas se braquer contre les mises en garde des élu.es minoritaires qui interviennent dans l’intérêt collectif. Mais les remarques de Bertrand Gaudin ont déclenché une crise d’autorité chez le maire en fin de conseil municipal.

Conseil de Communauté de Communes – lundi 26/o9/22

Les décisions modificatives relevant du budget 2022 de la Communauté de Communes sont liées aux tarifs de l’énergie. La question nationale de la taxation des superprofits des entreprises a été posée par Caroline REYS lors de son intervention :

« Il ne vous a pas échappé que début septembre, les questions d’actualité tournaient autour de la notion de « superprofits » ; les médias ont rapporté les bénéfices de Total Energie qui a engrangé 18,3 Milliards d’€ au premier semestre 2022 (soit le triple de 2021) ; dans le même temps, notre collectivité doit faire face à une évolution du prix du gaz qui a duodécuplé , c’est-à-dire qu’il a été multiplié par 12. 
La délibération rappelle que le tarif  pour notre collectivité était 

  • de 16€ le MWh de janvier à juin
  • De 78 € le MWh de juillet à août
  • De 205 € le MWh de septembre à décembre, 

… Le  tarif a donc été multiplié par 12,8, soit presque 13. Or il n’existe pas de mot pour dire « multiplié par 13 » , et ça aussi c’est un symptôme de la crise que nous vivons en ce moment : on est confronté à des phénomènes pour lesquels il n’existe même pas de mot. Pour essayer de se rendre compte de l’évolution des prix, on peut aussi parler en pourcentage et dire que les tarifs imposés à  la ComCom ont augmenté de 1 181,25 % .Mais sous cet angle-là aussi, les chiffres sont inquiétants et nous déplorons que les collectivités locales ne bénéficient d’aucune aide de l’État , ni des multinationales qui tirent des bénéfices records de la situation de guerre en Ukraine. »

Le journal Marianne a publié ce mois un tableau faisant apparaître à partir de quelle date dans l’année, le travail des salarié.es d’une entreprise est destiné aux dividendes versés à ses actionnaires… Le tableau ci-dessous fait donc apparaître le « jour du dépassement capitaliste » :

En corollaire à ces questions budgétaires, il a aussi été question des aides apportées par la ComCom de Sélestat aux bailleurs sociaux et aux ménages les plus modestes pour améliorer la performance énergétique de leur habitat. Nous avons soutenu ces initiatives, même si les objectifs manquent d’ambition à nos yeux (étiquette D visée, alors qu’on aurait pu demander une étiquette C).


Conseil municipal du 29 septembre 2022

Ordre du Jour et Compte-rendu (après validation par le Conseil du 3 novembre 2022)

Conseil municipal du 29 septembre 2022 – Sélestat

Ce conseil a fait une part belle à la gestion de la forêt, et nous avons pu y rappeler notre conception de la préservation de la biodiversité. Les décisions du maire concernant les travaux d’urbanisme ont suscité des critiques qui l’ont fait sortir de ses gonds. Une fois de plus, on a pu assister au tableau pitoyable d’élus peu enclins au débat démocratique.

1- Gestion de l’Ill*Wald : îlots de sénescence

Intervention de Bertrand Gaudin :

 « Il y a 2 ans, lors d’une intervention en conseil municipal sur la gestion de l’Illwald je vous invitais à augmenter la surface des îlots de sénescence, notamment pour atteindre les 10% visés le DOCOB (document d’objectifs) de Natura 2000. La présente délibération va dans ce sens, nous la soutiendrons donc. Je l’ai déjà dit et répété, le rôle économique d’une forêt ne doit jamais prendre le dessus sur son rôle écologique, d’autant plus dans une réserve naturelle.

De plus on sait aujourd’hui que, sur le long terme, les fonctions économiques et écologiques d’une forêt se rejoignent. Une forêt gérée de manière plus durable et plus écologique est plus résiliente, plus résistante à la sécheresse, aux aléas climatiques et aux maladies. À terme nous aurons un retour positif au niveau économique en investissant aujourd’hui pour une forêt plus écologique.

Il existe en France des plantations qui s’apparentent plus à des champs d’arbres qu’à de véritables forêts. En plus d’être plus vulnérables face aux tempêtes ou aux incendies, elles stockent beaucoup moins de carbone que les forêts naturelles (jusqu’à 40 fois moins d’après une étude publiée en 2019 dans la revue scientifique internationale de référence « Nature »). La voie à privilégier est donc celle d’une gestion qui se rapproche au plus près d’une forêt naturelle. »


2 – Économies d’énergie

Vous avez déjà lu ici nos interventions en faveur de la réduction de l’éclairage public ; maintenant que le sujet est repris partout, y compris par des municipalités de droite, le maire semble enfin vouloir intégrer le mouvement en créant un groupe de travail sur cette question. Mais Bertrand Gaudin a tout de même voulu lui donner une petite piqûre de rappel en début de conseil :
« Cette décision nous rappelle la flambée des prix de l’énergie. Nous savons d’ores et déjà que, malgré les travaux d’isolation effectués sur une partie des bâtiments de la commune, les dépenses pour la fourniture d’énergie cet hiver vont augmenter. Bien sûr, la transition énergétique se mène surtout sur le long terme, mais la situation nous oblige également à prendre des mesures d’urgence.

Que prévoyez-vous de mettre en œuvre pour faire des économies d’énergie dès cet hiver et ainsi tenter de maîtriser l’augmentation des dépenses de notre collectivité ? Par exemple, on pourrait supprimer une campagne de tonte (+ 16 000 € en 2019).

J’en profite pour reposer la question de l’extinction, partielle ou totale de l’éclairage nocturne, auquel s’ajouteront bientôt les illuminations de Noël. Nous vous avions déjà proposé cette mesure à plusieurs reprises et en particulier lors du conseil du 29 octobre 2020 qui précédait le 2ème confinement. Aujourd’hui, vous ne pouvez pas nous opposer l’argument de la sécurité, car il repose uniquement sur des préjugés et il n’est plus possible de conduire une politique énergétique avec des préjugés.

 Dans les faits, les nombreuses communes pratiquant l’extinction nocturne n’ont pas observé d’augmentation de l’insécurité, parmi elles il y a des villes plus importantes que Sélestat. Même chose pour les illuminations de Noël, doivent-elles vraiment être allumées toute la nuit dès la mi-novembre et jusqu’au 20 janvier ? Quelle utilité d’un éclairage et d’illuminations toutes les nuits au-delà de 23h30 ? Cet entêtement est incohérent et incompatible avec les crises que nous subissons ; c’est un gaspillage de l’énergie et de l’argent des contribuables

Je pense que vos propositions de mesures pour la sobriété énergétique sont attendues, au-delà de notre groupe, par nombre de Sélestadiennes et Sélestadiens.

Zone Sud : un parking désormais moins éclairé… suite à nos interventions ?

3 – Parking : on s’entête.

La décision n° 36 confirme la Construction parking en ouvrage à la gare, avec le financement d’un accompagnement par l’opérateur CITIVIA, pour 95 000 € (Coût des travaux estimés à 4,5 millions d’€). Notre groupe s’est toujours opposé à un tel projet , ce que rappelle Caroline REYS :

« On peut s’étonner de la reprise de ce projet pour plusieurs raisons : 

  • D’abord parce qu’il été remis en question par  le premier adjoint en personne,
  • Ensuite, parce qu’il y a d’autres investissements plus importants à assurer : vous avez revu à la baisse l’équipement du futur complexe sportif sous prétexte budgétaire, et là, vous relancez notre ville dans un investissement dont nous ne voyons pas l’utilité, et qui nous semble aller à contre-courant des évolutions de la société. 

Je rappelle qu’ il s’agit tout de même d’un projet annoncé à 2,3 millions d’euros en juillet 2015 (convention signée avec la Région Alsace)  et revu à 4,5 millions d’€ dans le Budget Primitif 2022 . 

Pour vous accompagner dans ce projet, vous sollicitez – pour 95 000 € – l’assistance d’un opérateur dont on a largement critiqué l’efficacité pour le centre-ville ; au point de mettre un terme au contrat de façon  anticipée. Vous dites qu’il n’y a pas de problème avec cet opérateur pour l’aménagement de la Zone Sud, mais leur accompagnement n’a pas évité les 150 000 € de frais financiers en plus à la charge de la commune. (Cf CRAC Zone SUD 2019 – débattu au CM du 29 octobre 2020 

Je termine sur l’absence de concertation avec les riverains, aux premières loges des nuisances de travaux – on part  tout de même sur 42 mois,! – S’ils ne déménagent pas d’ici cette période, ces foyers subiront les nuisances d’usage qui succéderont inévitablement aux nuisances de travaux.  En conclusion, le pire dans cette affaire, c’est que cet investissement lourd et ces travaux d’envergure ne bénéficieront en rien  aux habitant·es de Sélestat.


4- ComCom, une plaie toujours à vif…

Alors que le Maire ne faisait qu’évoquer le rapport d’activité (dont le partage en Conseil figure pourtant dans le rappel au droit n° 5 du Rapport de la Chambre Régionale des Comptes), nous avons voulu revenir sur la manière dont il considère cette collectivité à laquelle Sélestat appartient pleinement. Intervention de Bertrand Gaudin :


« Au sujet de la ComCom, je voudrais revenir sur le contenu de votre tribune dans le dernier Sélestadien . En la lisant, nous avons été surpris par la manière dont vous parlez de la ComCom alors que vous en étiez le président durant 19 ans. À vous lire, le Président porterait pratiquement toute la responsabilité de la gestion de la ComCom. L’assemblée d’élu·es ne se limite pourtant pas à son président.

L’objet d’une ComCom est d’agir dans l’intérêt commun des 12 communes du territoire et de ses habitants, et non de soutenir les projets particuliers des communes sans cohérence avec un projet de territoire, projet dont vous n’avez pas jugé utile de participer à son élaboration. L’essentiel des décisions se prennent au sein du bureau de la ComCom où Sélestat est la commune la mieux représentée en nombre d’élus mandatés ; ces élus sélestadiens ont donc leur part de responsabilité dans la gestion de la ComCom.

Par ailleurs, vous prêtez à l’opposition sélestadienne un poids disproportionné au sein de la ComCom. Vous faites semblant d’ignorer que nous n’avons ni le pouvoir de sauver le projet Charlemagne ni de le mettre à mal à nous tous seuls. Comme pour le projet Gare, le projet de complexe sportif Charlemagne est votre projet. C’était donc à vous de le défendre auprès des instances de la ComCom, ce que vous avez longtemps refusé de faire au Bureau et au conseil de la ComCom où vous n’avez pas siégé durant les premiers mois du mandat débuté en 2020. Si bien que le projet Charlemagne n’a été présenté en réunion de Bureau de la ComCom qu’en février dernier.

Vous terminez la tribune en vous disant « loin des polémiques », ce n’est pourtant pas le sentiment qu’on a à sa lecture.

Cette intervention a déclenché les habituelles manifestations de rancœur chez Marcel Bauer qui a fini par révéler le fond de sa rage, nous reprochant de n’avoir pas voté pour lui lorsqu’il s’est présenté à la Présidence de la ComCom… Emporté par son ressentiment, l’édile oublie que le vote était à bulletins secrets … 18 personnes avaient voté pour lui. Comme le Conseil est composé de 15 élus de sa liste, on peut en déduire que 3 personnes extérieures à son groupe ont voté pour lui… Le vote étant secret, on ne saura jamais qui sont ces 3 électeurs/trices… Et donc, en toute bonne foi, il ne peut reprocher à personne de n’avoir pas voté pour lui.


5 – Une fin houleuse.

Mais le rapport d’activité de la ComCom n’aura pas été le seul point d’accroche de la soirée : en effet, dans les points divers, Caroline Reys et Bertrand Gaudin ont involontairement déclenché de nouvelles sorties de gonds du maire.
Relayant les plaintes de parents d’élèves et d’enseignants du lycée Koeberlé, Caroline Reys a évoqué les importantes nuisances du chantier de démolition de l’ex-piscine couverte. Elle a demandé au Maire pourquoi les travaux n’avaient pas été organisés hors période scolaire, pour éviter les bruits et surtout les dégagements de poussière de cette démolition. Sortant de ses gonds et pestant contre les personnes qui se plaignent Marcel Bauer a répondu  » Faut savoir ce qu’on veut ! » … Sauf que nous n’avons jamais « voulu » de ce chantier pharaonique ; nous ne présidons pas à sa mise en œuvre, ni à son échéancier. Si la maîtrise d’ouvrage a des ratés endurés par toute une frange de la population, nous n’y sommes pour rien.

La piscine Koeberlé en avril 2021

Insoucieux des nuisances subies par les riverains du chantier, Marcel Bauer est aussi inconscient de l’effet des expressions désuètes qu’il emploie, ce qui a fait réagir Bertrand Gaudin :
« Nous souhaitons profiter des points divers pour revenir sur la publication du dernier numéro du Sélestadien dont le mot du Maire et la tribune du groupe majoritaire nous ont interpellés. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à avoir été heurtés. Des Sélestadiens nous en ont parlé et vous-même, Monsieur le Maire, avez été destinataire d’un courrier du groupe d’action de la France Insoumise à ce propos.

Le journal commence par votre éditorial dans lequel vous souhaitez « une belle année scolaire à nos chères têtes blondes ». De même que l’expression que vous affectionnez « en bon père de famille », « nos chères têtes blondes » n’est pratiquement plus utilisée depuis des années et il n’est pas sûr que les plus jeunes lecteurs, dont certains ne l’avaient peut-être jamais lue ou entendue, comprennent que cette expression désigne de façon générique tous les enfants. Cette expression datée ne correspond plus à la réalité de la jeunesse aujourd’hui.

À la fin du magazine municipal, la tribune signée par « Sélestat, notre passion » démontre l’inégalité de traitement entre le groupe majoritaire et les 2 groupes d’opposition. En effet -contrairement à vous-,  nous n’avons pas eu le droit de faire le bilan du Corso Fleuri et du Tour de France féminin, car nous avons dû rendre notre tribune avant la tenue de ces 2 évènements.« 

Le maire n’a aucunement nié que les délais imposés aux groupes minoritaires étaient plus courts que la remise de la tribune de la majorité ; au contraire, il a même insisté pour que nous ne dépassions pas ce délai, et revêtant soudainement l’habit de professeur intransigeant, il a menacé de ne pas publier les expressions des groupes qui dépasseraient désormais ces délais ! Ces menaces – et le ton autoritaire employé pour les proférer – pourraient être assimilées à une forme de censure ; il s’agit en tout cas d’une indéniable iniquité de traitement, et d’un mépris de l’expression démocratique, ce que lui a fait remarquer Caroline Reys.

La dernière intervention de notre groupe lors de ce conseil aura permis de ramener le calme dans l’assemblée : en effet, Sylvia Humbrecht a tenu à exprimer publiquement la solidarité de notre groupe envers les employées du magasin Camaïeu dont on venait d’apprendre la fermeture définitive.
Encore un plan social dont les conséquences affectent directement le commerce local et l’animation de notre centre-ville.

Pour terminer : un clin d’œil des DNA du dimanche 2 octobre 2022

©Jean Risacher

Une entrée fracassante dans l’ère numérique

Le conseil municipal de Sélestat est entré dans une nouvelle ère ce jeudi. Fini le papier, et place à l’ordre du jour dématérialisé. Ainsi, tous les élus étaient venus équipé de leur ordinateur portable. Encore faut-il savoir maîtriser l’outil informatique. Pas spécialement les logiciels, mais l’ordinateur en lui-même.

Alors que le maire Marcel Bauer venait d’annoncer que le secrétaire de séance serait Bertrand Gaudin, ce dernier a déplié son ordinateur sans voir le verre qui se trouvait derrière. Arriva ce qui devait arriver : l’écran a touché le verre, qui est tombé et s’est brisé au sol. Pour certains conseillers, c’est l’émotion d’avoir été nommé secrétaire de séance qui a conduit Bertrand Gaudin à cet accident. C’est surtout la faute à pas de chance !

Author: Caroline REYS

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